La retraite : un bonheur possible

Le temps de la retraite est un temps privilégié pour goûter le bonheur, comme sans doute jamais jusqu'alors. C'est le moment de Ia vie où l'on est riche de la plupart des réalités humaines qui ont été vécues au cours d'événements grâce auxquels le bonheur a été expérimenté : bonheur de fonder un foyer, une fa- mille ou encore bonheur de pouvoir s'accomplir dans une profession, dans des responsabilités de toutes sortes qui contribuent à l'édification de la société. Mais, faut-il le rappeler, chacune de ces étapes est aussi l'occasion de décep- tions, de souffrance et, pour cette raison, de chances de progression vers plus de maturité, d'humilité. C'est ainsi que le bonheur cohabite avec les épreuves. Cependant, lorsque vient le temps de la retraite, toutes les occasions de bon- heur n'ont pas encore été épuisées. C'est ainsi que la retraite est un temps ir- remplaçable dans nos vies ; un temps propice pour apprécier des bonheurs sans doute plus modestes, mais tout aussi essentiels, comme la joie des dé- couvettes, la convivialité, la créativité, et, surtout, la joie intérieure liée aux opportunités de vivre davantage la gratuité et la sagesse. Cette Sagesse que l'Ecriture nous invite à chercher dès notre jeunesse: « Mets-toi sur sa trace et cherche-|a... car, à la fin tu trouveras en elle le reposet pour toi elle se changera en joie ».1 Le bonheur, la vie…..Que désirons-nous vraiment ? [...]Il y a clairement une contradiction dans notre attitude, qui renvoie à une contradiction intérieure de notre existence elle-même. D'une part, nous ne voulons pas mourir ; surtout celui qui nous aime ne veut pas que nous mourions. D'autre part, il est vrai que nous ne désirons pas non plus continuer à exister de manière illimitée et même la terre n'a pas été créée dans cette perspective. Alors, que voulons-nous vraiment ? Ce paradoxe de notre propre attitude suscite une question plus profonde : qu'est-ce en réalité que la"vie" ? Et que signifie véritablement "éternité" ? Il y a des moments où nous le percevons tout à coup : oui, ce serait précisément cela - la vraie "vie" - ainsi devrait-elle être.Par comparaison, ce que, dans la vie quotidienne, nous appelons "vie", en vérité ne l'est pas. Dans sa longue lettre sur la prière adressée à Proba, [...] Augustin écrivit un jour : << Dans le fond,nous voulons une seule chose : "la vie bienheureuse", la vie qui est simplement vie, simplement "bonheur" >>. En fin de compte, nous ne demandons rien d'autre dans la prière. Nous ne marchons vers rien d'autre - c'est de cela seulement qu'il s'e agit. Mais ensuite, Augustin ajoute aussi : << En regardant mieux, nous ne savons pas de fait ce qu'en définitive nous désirons, ce que nous voudrions précisément. Nous ne connaissons pas du tout cette réalité; même durant les moments où nous pensons pouvoir la toucher, nous ne la rejoignons pas vraiment. Nous ne savons pas ce que nous devons demander, confesse-t-il avec les mots de saint Paul 1Rm 8,26). Nous savons seulement que ce n'est pas cela. Toutefois, dans notre non-savoir, nous savons que cette réalité doit exister. “il y a donc en nous, pour ainsi dire,une savante ignorance >>, écrit-ll. Nous ne savons pas ce que nous voudrions vraiment ; nous ne connaissons pas cette "vraie vie" ; et cependant, nous savons qu'il doit exister un quelque chose que nous ne connaissons pas et vers lequel nous nous sentons poussés. Benoît XV[ Encyclique SPE SALVI

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