Le Futuroscope comme cadre


Philippe Jonvel, Président de la chorale « Prélude » est aussi cadre au Futuroscope. Le parc, dédié à l’image, cédant à la gentille pression de Mme Raffarin, marraine d’une association pour les non voyants, ouvre un espace dédié au handicap de la mal voyance. « Les yeux grands fermés » C’est un espace plongé dans l’obscurité totale, dans lequel, guidé par un aveugle les visiteurs font un parcours initiatique. Tous les autres sens éveillés, le visiteur tente de deviner le lieu où il se trouve en se basant sur les bruits, les odeurs des différentes salles qu’il parcourt.
Début mars, nous sommes conviés, Dorothée, Augustin, Dominique et moi, à une réunion au Futuroscope. Nos interlocuteurs : Dominique Hummel Président du parc, Mme Raffarin en tant que marraine des « Yeux grands fermés » Claude Foucher, Président de Rétina France, Philippe Jonvel. Le but de cette réunion est d’organiser pour le 15 avril, date de l’inauguration de cet espace, un rassemblement de chorales qui donneraient quelques morceaux de leurs répertoires.  Cette initiative était dans le droit fil de ce que Rétina organise chaque année avec « mille chœurs pour un regard ». Prenant la parole, je présente l’association « Concerts en Vienne » ses buts, ses objectifs. Je conviens qu’une telle organisation ne posait pas de problèmes majeurs, mais que nous avions beaucoup mieux en « magasin » : Le Canto.
Toutefois, l’organisation d’un concert ne pouvait se faire en si peu de temps, il fallait prendre en compte la disponibilité des solistes, instruments et instrumentistes.
Les officiels présents tiquent un peu car le but de cette réunion était, à leurs yeux, l’organisation de la journée inaugurale. Après un léger flottement où l’on a senti qu’on allait être remercié, D Hummel reprend la balle au bond et demande des précisions. La date retenue : 18 juin. Le parc, compte tenu de ses restrictions budgétaires, se cantonne dans le lieu d’accueil, charge à « Concerts en Vienne » d’endosser tous les risques financiers. Sachant en sous main qu’on pourrait obtenir de la part de relations de Mme Raffarin, un soutien potentiel, sans savoir sous quelle forme, nous acceptons le challenge.
Deux mois et demi, c’est très court pour mettre en place tous les paramètres qu’implique un tel concert.

Le budget de départ, ne prend en compte que le plateau artistique (instrumentistes, solistes, chefs de chœur), la SACEM,

La diffusion (imprimerie affiches, tracts, programmes)

Les accessoires techniques : Gradins choristes, sonorisation, le transport de ces éléments.
Très vite nous nous rendons compte que la sono, en plein air, pour une bonne diffusion du son, il fallait mettre le prix. Les réunions de coordination avec les responsables du Futuroscope, révèlent que le poste « sécurité » (contrôle des installations et accessoires techniques, poste croix rouge, équipement électrique) fait monter sérieusement les coûts.



Le peu de temps imparti, ne nous laisse pas la possibilité de monter des dossiers de subventions, la seule source de financement possible, c’est la vente d’espaces publicitaires dans le programme. Lors de l’inauguration officielle des « Yeux grands fermés », nous sommes mis en contact avec un professeur de l’hôpital Necker, relation de Mme et Mr Raffarin, qui se révélera un partenaire très efficace en nous mettant en contact avec des entreprises travaillant dans le domaine de la vue.
Merci également à Marie-Elise Guilloux de « Tapis rouge » qui a su frapper aux bonnes portes locales pour vendre des encarts. C’est donc avec un budget en équilibre que nous pouvons aborder la phase finale : Le concert du 18 juin.
Sur le plan du « faire savoir », Centre Presse une fois de plus se révélera un partenaire efficace, France3 se contentant d’une page WEB sur son site internet, très bien faite, mais combien de spectateurs se sont ils décidés, à partir de ce support ? Radio France bleue a ouvert son antenne avec parcimonie, radio accord également.
Le fait que nous ayons eu une bonne couverture l’an dernier, que le Canto a été donné 7 fois déjà, n’a-t-il pas créé un sentiment de déjà dit auprès de ces médias ?

Week-end de la polyphonie
Nous avons peut être péché par excès d’optimisme, en proposant à plus de 4000 chorales (40 départements) l’accès au parc, avec en prime notre concert et, la possibilité à leur tour le lendemain, de donner quelques morceaux de leur répertoire.
Une dizaine de chorales ont répondu, pour dire que c’était trop tard, engagé dans d’autres projets.
Pour notre prochaine « aventure » (2008) est il envisageable de renouveler l’opération, en négociant avec le parc, la gratuité aux chorales s’inscrivant dans le projet, pour le lendemain ?

Le concert du 18 juin :
Quelle soirée ! Quel bonheur !
Vraiment on ne pouvait rêver mieux (si non un peu moins chaud).
Mais ce cadre !

Ce public enthousiaste, debout et en redemandant encore et encore !
Des choristes tellement heureux de chanter cette oeuvre qui vous prend et vous donne la chair de poule.
Des choristes aussi au bord des larmes à l'idée que l'on tournait la page du Canto dans ce "happy end"
Ces "décideurs" conquis par la puissance dégagée par le choeur, séduit par la musique et les rythmes de Théodorakis ! Étonnés de voir l'engouement suscité dans le public.
Vraiment on ne pouvait rêver meilleure apothéose.
Le chant choral a conquis ce 18 juin ses lettres de noblesse départementale et la clé d'accès à la vitrine du département: Le parc de l'image.



Je garde aussi à l'esprit, l'élan de bonne volonté où, malgré la fatigue (surtout causée par la chaleur) tout le monde a participé au démontage des infrastructures, dans la bonne humeur.
Ces colonnes de fourmis dévalant la pente en pleine nuit, chargées d’éléments de la structure des gradins, croisant celles qui remontaient les mains vides.
Chapeau bas M’sieurs dames, vous avez été épatants !
Lundi matin, quand l’équipe chargée de ramener à la FOL, les éléments des gradins était en action, Charles Triguéros, le régisseur du parc, m’a adressé ses félicitations pour la manière dont nous avons évacués les encombrants et la netteté du site, débarrassé de toutes matières polluantes. On est reparti la tête haute.

Mon complice Philippe
L’organigramme du Futuroscope est constitué d’une foultitude de Directeurs aux cartes de visites bien remplies, occupant des fonctions dont le commun des mortels ne soupçonne pas l’existence. Dans ce méandre, il est difficile de savoir quelles sont les personnes décisionnaires. Nous, pauvre amateurs, considérés au départ comme tel par les « Responsables de la communication interne et du marketing stratégique » et autres « Responsable partenariat marque et média » ou « Responsable relation presse et relations extérieures ». Perdus dans ces subtilités hiérarchiques, nous avons eu beaucoup de mal à trouver le bon interlocuteur (trice), celle qui prendra en main le projet et nous fera confiance. Heureusement nous avons dans la place notre cicérone qui saura nous piloter dans ces arcanes peuplées de pièges. Philippe s’est montré tout au long du projet, l’homme ressource. Il ne s’est pas passé un jour sans que nous ne nous concertions pour anticiper les problèmes qui se dressaient sur le chemin au fur et à mesure de l’avancement du projet, pas un jour sans que nous échangions des idées, mettions en commun nos suggestions.
Amitié



Petite conclusion temporaire de D et A
Pour nous, exercer notre passion qui est devenue notre métier, pouvoir choisir nous-mêmes les morceaux qu'on va monter, travailler avec des chanteurs ayant la même passion que nous, certes ayant un autre métier, mais qui peuvent mettre ces autres capacités professionnelles au service des projets, et au final, lever les bras et entendre sonner cette musique magnifique devant nous, tout celà est pour nous une grande chance et un grand bonheur !
Comme on disait dans l'éditorial du programme : on est tous des maillons d'une grande chaîne, maillons de fonctions différentes, mais c'est justement l'addition de ces différences qui permet la réalisation de projets supers !
Bref, pourvu que ça dure !!

Commentaires

  1. Hello! Ca fait quelques temps que je j'avais pas consulté ton blog, mais je je t'ai pas oublie.

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  2. C'est vrai que ce blog était depuis quelque temps en léthargie, occupé que j'étais à d'autres défis. J'ai l'intention de revenir sur le sujet et j'ai de la matière à diffuser.

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